Un rapport du Commissariat général à la stratégie et la prospective sur les opportunités économiques de la Silver économie

La Silver économie ne se limite pas aux technologies ; le marché « des séniors » est multiple et englobe aussi les services ; pour une analyse complète, il est aussi nécessaire d’étudier les transferts intergénérationnels, la structure de consommation, les types de placements, etc. L’évolution démographique en cours pose de nombreuses questions à politique publique ; l’une d’elle consiste à analyser sa valeur économique, son potentiel de croissance et le rôle que doivent prendre les pouvoirs publics pour encourager et exploiter ce potentiel.

Les défis posés à la société française par le vieillissement sont largement connus. Cependant, peu de rapports institutionnels ont abordé en détail les impacts économiques (voir macro-économiques) du vieillissement de la population, au-delà du seuil financement des retraites ou de la dépendance. Sur la structure de consommation des personnes âgées, le rapport apporte des analyses détaillées selon les tranches d’âges (par exemple, l’importance croissante des dépenses d’énergie et de santé au détriment des dépenses pour des biens de consommation courante comme les loisirs, l’alimentation, etc.).

La demande sur le marché des séniors est très hétérogène (situations multiples et complexes). Le rapport néanmoins décompose la population des personnes âgées selon deux critères (l’état de santé et le niveau de revenu), pour regarder les différentes spécificités, les modes de consommation et les besoins. Au final, le rapport préconise de déployer une offre Silver économie « en cascade », qui ciblerait en premier la clientèle la plus solvable (la plus riche), pour se diffuser progressivement par la suite.

En outre, le rapport propose de commercialiser des «  bouquets de services » qui incorporent plusieurs solutions ou différentes filières. Ces bouquets de services peuvent s’appuyer sur une infrastructure commune, type une plateforme web qui standardiserait les échanges d’informations, et sur laquelle les acteurs peuvent « greffer » leurs services et produits. La rationalisation de l’offre de services passerait par un acteur « pivot » qui serait la téléassistance. L’Etat pourrait prendre en charge l’infrastructure.

Sur l’épargne, le rapport suggère d’augmenter la propension moyenne à consommer des séniors (qui baisse avec l’âge, au profit de l’épargne) et de favoriser une allocation plus productive de leur épargne (par la création des outils financiers spécifiques comme le Viager intermédié partiel, ou des Livrets Argentés).

Pour soutenir la filière, le rapport propose la création d’un fonds sectoriel, qui aurait pour mission d’aider l’amorçage des entreprises, l’organisation de la filière et les synergies entre les filières clefs. L’habitat collectif (plutôt le haut de gamme des résidences senior) est une solution pour agréger et « encapsuler » les dispositifs de domotique et des services les plus innovants, et à plus forte valeur ajoutée.

Les services à la personne font partie de la Silver économie. Souvent mentionnés dans le rapport, la situation des SAP est plus développée au travers le cas de Vacances Bleues (alliance d’une entreprises de voyages avec une structure des SAP pour inciter, les départs des plus âgées), et la recherche de lien entre « services et nouvelles technologies ». En manque « d’industrialisation », les SAP peuvent néanmoins prendre part dans le « bouquet de services », qui serait à proposer sur le marché. Pour illustrer les type de bouquet de services, le rapport décrit l’initiative de l’Association pour le développement en réseau des territoires et des services (ADRETS) du 05 (services à domicile / justice et droit / aide et accompagnement social).

Le rapport est disponible ici.