A combien se valorise l’aide informelle aux personnes âgées dépendantes ?

Le vieillissement de la population est souvent évoqué comme la cause majeure de l’augmentation des dépenses de santé. Dans une note de décembre 2012, l’Institut de Recherche en Santé Publique précise que plusieurs facteurs expliquent l’augmentation des dépenses de santé, dont les poids respectifs ne sont pas toujours faciles à mesurer.

En d’autres termes, la responsabilité du "vieillissement" dans les dépenses de santé est à relativiser au regard des autres facteurs contributeurs, qui sont :

  • la hausse de niveau de vie : augmentation de niveau de vie s’accompagne d’une augmentation de la demande de soins, ainsi que d’une augmentation de l’offre de santé ;
  • le progrès technique et de connaissance : leurs avancées suscitent de nouvelles découvertes de besoins (maladies) et nouvelles offres de soins, qui sont souvent coûteuses ;
  • les systèmes institutionnel : modes d’organisation de soins, des systèmes de couvertures, etc.

L’aide informelle ne fait pas partie des dépenses de santé. Néanmoins, elle apporte une contribution majeure dans la prise en charge des personnes âgées. Souvent invisible, elle souffre aussi d’absence d’évaluations économiques précises. Face au manque de données quantitatives (volumes et prix des échanges), trois méthodes sont utilisées pour évaluer la valeur économique de l’aide informelle :

  • la méthode des coûts de remplacements : le temps d’aide est valorisé au prix d’un service considéré comme équivalent, en l’occurrence le salaire d’un aidant professionnel. Dans ce cas, l’aide informelle se chiffre à 11 milliards € en France pour l’aide quotidienne, la présence et la supervision. Elle s’ajoute à l’aide formelle de 4,6 Mds € ;
  • la méthode des coûts d’opportunité : le temps de l’aide est valorisé au prix que l’aidant aurait gagné sur le marché de travail ;
  • la méthode d’évaluation contingente se base sur les dispositions hypothétiques des aidants à payer pour être dispensé d’une heure d’aide (€/h) et à recevoir pour une heure d’aide supplémentaire (€/h). Les enquête menées en France rapportent que les aidants sont prêts à payer 16,4€/h pour être déchargées d’une heure d’aide, et qu’ils sont prêts à faire une heure de plus pour 14,4 €/h.

Les évolutions sociales risquent de faire baisser l’aide informelle. Dans ce cadre, la valorisation et les éventuelles aides financières aux aidants feront parti des outils de compensation à considérer pour endiguer cette baisse.